Façonnée d'îles et de presqu'îles, la Zélande est une province à part, solidement attachée à ses traditions. Terre de marins aventuriers et de paysans opiniâtres, elle demeure plus que jamais en sursis, en proie aux caprices des eaux.

Selon un vieux dicton hollandais, "Dieu a créé la Terre mais il a laissé le soin aux Néerlandais de construire les Pays-Bas". Et ceci est particulièrement vrai pour la Zélande : quasi toute la province est située sous le niveau de la mer ! Les digues qui alternent avec les dunes et qui jalonnent les rives des canaux forment la véritable épine dorsale de cette patrie nordique. Jusqu'il y a quelques années, la Zélande restait tout de même un véritable archipel et l'eau circulait librement entre les îles.

Aujourd'hui, les imposants travaux du plan Delta protègent mieux les terres gagnées sur la mer et les îlots à fleur d'eau. Car entre l'an mil et le XXe siècle, la province a subi plus d'une centaine d'inondations de plus ou moins grande ampleur. Jusqu'à celle de 1953, terrible et ravageuse, qui submergea entièrement trois îles et noya près de 2 000 personnes.

Quand on parcourt les barrages, on note vite la différence de niveau entre, d'un côté, la mer du Nord, et de l'autre, les plans d'eau intérieurs et les terres en contrebas. Ces barrages, conjugués aux ponts et aux bacs, rendent chaque endroit beaucoup plus facile d'accès qu'avant. Ce qui n'a pas empêché la Zélande de garder son âme insulaire. On s'y sent déconnecté, comme sur un territoire lointain...

Les paysages éternellement plats, où routes et canaux s'entremêlent, peuvent provoquer d'étranges hallucinations, comme lorsqu'une voile semble se déplacer comme par magie au-dessus de l'horizon. En s'approchant, on découvre une galiote, un botter, un clipper ou un klipperaak, l'un de ces vieux gréements qui sillonnaient jadis les fleuves et les côtes néerlandaises, et qui font toujours partie de ce qu'on appelle la "flotte brune" des Pays-Bas, encore amarrée dans tous les petits ports de la région.

 

Le petit hameau de pêcheurs construit à l'embouchure de l'Escaut occidental en 620 est aujourd'hui devenu, presque quatorze siècles plus tard, le troisième port des Pays-Bas. C'est en raison de sa bonne situation géographique que les comtes de Hollande et de Zélande y aménagèrent les premiers ports dès le XIVe siècle. Aujourd'hui, plus de 50 000 bateaux de tous les coins du monde s’y croisent chaque année. À la plus grande joie des touristes, qui les voient passer à quelques brasses de la plage.

Au cours des siècles, cette place forte fut surtout connue pour ses activités de pêche (au hareng), pour son commerce, sa navigation et la traite des esclaves. L'histoire de Flessingue a été marquée par les dominations, les bombardements et les inondations, turbulences qu'elle doit à sa situation (stratégique) à l'embouchure de l'Escaut occidental.

Le maître de Flessingue avait en effet le contrôle de l'accès à l'important port d'Anvers. La ville intéressait donc au plus haut point toutes les grandes puissances dominatrices étrangères. Anglais, Français, Allemands, Espagnols, tous avaient passé les portes de la ville en soldats bien avant de le faire en touristes.

La glorieuse époque de l'âge d'or, durant laquelle les navires de Flessingue écumaient toutes les mers du monde en arborant le pavillon de la superpuissance des Provinces-Unies, fut suivie au XVIIIe siècle d'une période de vaches maigres, avec les catastrophiques guerres napoléoniennes. Un renouveau arriva après 1870 avec l'aménagement de nouvelles installations portuaires, le creusement du « Kanaal door Walcheren », la construction de la voie ferrée et l'établissement du chantier naval « De Schelde ». La deuxième guerre mondiale vint interrompre cette croissance. La ville fut de nouveau gravement endommagée par les bombardements et les inondations.

La reconstruction de la ville fut entreprise au lendemain de la guerre. Le développement du port maritime et de la zone industrielle « Vlissingen-Oost » commença dans les années soixante. Cette zone est à présent le moteur économique de la Zélande du centre, employant des milliers de personnes.

 

De Vlissingen, depuis l’Escaut , le canal de Walcheren traverse les terres en direction de Middelburg, capitale de la Zélande. De loin déjà, on voit dépasser des toits le "Lange Jan" qui culmine à plus de 90 mètres. Cette tour octogonale fait partie de l'abbaye médiévale attenante. Au bout de ses 207 marches, on peut admirer toute la ville d'en haut et, par beau temps, porter la vue jusqu'aux îles avoisinantes.

Middelburg est une ville idéale pour revenir sur l’Âge d’Or en Hollande. Cette petite ville regorge de bâtiments et monuments historiques, de rues pavées et de ruelles étroites qui ont été soigneusement préservés. Les chantiers navals, les entrepôts et plusieurs musées exaltants vous donneront un aperçu de l'industrie qui a donné naissance à Middelburg, la plus grande ville commerçante du sud-ouest de la Hollande.

Aux 16e et 17e siècles, Middelburg était une puissance économique, le centre d’échanges commerciaux en Hollande le plus important après Amsterdam. La VOC (Compagnie néerlandaise des Indes orientales) est considérée comme ayant été la première société transnationale et a joué un rôle dans le développement du capitalisme moderne. Middelburg offrait des épices, des tissus et de la porcelaine en provenance d'Asie et d'Afrique à un marché européen séduit. En fait, la première vente aux enchères de porcelaine chinoise a eu lieu à Middelburg, donnant lieu à une fascination pour les poteries peintes qui ont ensuite été reproduites à Delft. La ville attirait les marins, les cartographes et un grand nombre de constructeurs de navires, qui ont construit quelque 300 navires sur une période de deux siècles. Middelburg a également une période sombre dans son histoire, ayant joué un rôle dans la traite internationale d'esclaves jusqu'à son abolition en Hollande en 1863. Ayant été témoin de l'injustice de ces pratiques, la ville défend depuis les droits de l'homme et a reçu le prix Four Freedoms Award de la Fondation Roosevelt.

Devenant rapidement une ville d'une richesse et d’une influence extraordinaires, les intellectuels, scientifiques et artistes ont été attirés par la région, comme beaucoup d'immigrants flamands suite au siège d'Anvers en 1585. Des découvertes importantes ont été faites au cours de l’Âge d'Or hollandais, comme l'invention du télescope par Hans Lippershey en 1608.

Les bâtiments et monuments historiques de Middelburg donnent une idée de l’héritage de l’Âge d'Or de la ville. Quelque 1 100 monuments nationaux ont survécu à la Seconde Guerre mondiale et aux bombes, et bien d'autres ont été reconstruits dans leur style d'origine. Parmi eux, l’abbaye de Middelburg est un ancien monastère ayant ses racines au début du 12e siècle. Aujourd'hui, le bâtiment de style gothique médiéval abrite le Musée Zeeuws, où une collection fascinante d'artefacts orientaux, d'équipements de navires, de tapisseries et de vêtements transporte l’Âge d’Or à nos jours. Les bureaux du gouvernement et deux églises sont également situés à l'intérieur de l'abbaye. Sans oublier la Nieuwe Kerk (Nouvelle Église) du côté ouest et l'Église Koorkerk (Église Chœur), reconnaissable par sa tour imposante « Lange Jan » qui s'élève au-dessus de la ville.

L'hôtel de ville de Middelburg sur la place Markt reflète également cette ère de grande prospérité, avec son architecture gothique tardive et ses volets peints, pignons, tourelles et statues de la noblesse de Zélande. Abritant maintenant l'University College Roosevelt, l'impressionnant bâtiment perpétue la tradition de découverte scientifique de Middelburg.

 

Autrefois, la ville de Veere était ouverte sur la mer et commerçait abondamment avec l'Ecosse puis avec les terres lointaines. L'amirauté des Pays-Bas y a siégé jusqu'au XVIe siècle.

La fermeture du Veerse Meer lui a fait perdre sa prospérité commerciale. Un peu à l'image de Bruges, elle a gardé intacts ses bâtiments anciens et s'est doucement laissée envelopper d'une atmosphère de cité endormie. Du superbe hôtel de ville à la grande église, en passant par les vieilles maisons des commerçants écossais du XVIe siècle, la cité n'a pas changé et joue encore cette carte pour plaire au public.

Comme cette boutique surannée qui propose 1 001 bonbons à l'ancienne. Ou ce marché (tous les mardis en été) dont les vendeurs sont vêtus du costume traditionnel, avec les sabots qui claquent sur le pavé, les dentelles fines qui subliment le teint clair des femmes, et les produits qui touchent à l'âme de la province : babeluttes préparées sur place, jus de fruits, fromages, beignets, bolus, étoffes...

 

 

Avant d’arriver à Domburg, vous traverser le parc naturel De Manteling. C’est un bois unique longeant les dunes avec une superbe piste pour vélo, piétons et chevaux. La forêt s’étend de Oostkapelle jusqu’à Domburg ; on y trouve une grande diversité de plantes et d’animaux. Le musée biologique de Zélande, Terra Maris, vous explique toute la faune et flore présente au parc De Manteling. Il se trouve à la sortie des bois, à gauche, en allant vers Domburg, dans l’ancienne Orangerie du Château Westhove situé à côté du musée. L’entrée est à 8,50€ p.p.

N’hésitez pas également à admirer le Château Westhove, pavillon de chasse des abbés de Middelburg jusqu’en 1572. Charles V y séjourna. Il fut ensuite occupé par les troupes espagnoles et pour finir abandonné aux Gueux. Le château fait actuellement office d’auberge de jeunesse.

 

Domburg est la station balnéaire la plus ancienne de Zélande. En été, il y a énormément de monde, mais l’ambiance est excellente. Soyez donc prudent dans la circulation. Le village avec ses vieux bâtiments est pittoresque.

Au début du 20e siècle, beaucoup d’artistes venaient à Domburg pour y trouver de l’inspiration, entre autres Piet Mondriaan. Vous pouvez ainsi emprunter la route Mondriaan pour suivre ses pas. Durant la première guerre mondiale, de nombreux artistes peintres belges y trouvèrent refuge. Dans le centre de Domburg vous trouverez le musée Marie Tak Van Poortvliet.

 

TEL. 0031 118 582405 – MAIL info@hetbadpaviljoen.nl

Le Restaurant Badpaviljoen, où les Amis du Zoute déjeunent habituellement depuis 10 ans, se situe en haut des dunes avec vue sur la mer. Pour vous y rendre, en arrivant de Veere par la route principale Domburgseweg, qui devient Oostraat dans le village, prendre à droite la Noordstraat qui vous mène au Badpaviljoen, monument historisque.

Le Badpaviljoen a été construit en 1888-1889 sur ordre de la Domburgsche Zeebadinrichting dans un style néo-renaissance néerlandais flamboyant. Le bâtiment a remplacé un pavillon de bain beaucoup plus petit construit en 1837 et vendu pour démolition en 1889. Le nouveau bâtiment abritait une grande salle de concert et spa, entourée de petits espaces tels qu'une salle de conversation, une salle de billard, une salle de lecture pour les hommes et un salon pour les femmes.

Le bâtiment est resté utilisé comme restaurant jusqu'en 1995. Il a ensuite été acheté par un promoteur immobilier en 1998. Il y a maintenant neuf appartements dans le Bad Pavilion et le restaurant 'The Bad Pavilion'. L'ancien Kur / Ballroom a été restauré.