Jadis, les digues maritimes le long de la côte belge étaient une vitrine de grandeur et d'argent, beaucoup d'argent. Chaque été, des demeures stylées avec vue sur mer attendaient l'élite de la capitale et de l'arrière-pays. La notion de « vacances » n'existait pas à l'époque. Le personnel domestique suivait ses maîtres et les servait de l’aube au coucher, nourri, logé et blanchi avec un très modeste salaire.

Mais les deux guerres mondiales ont changé la donne. La Première Guerre mondiale a détruit toute la côte.

Dans l'entre-deux-guerres, la bourgeoisie revient et construit des villas encore plus belles et plus vastes. Il faisait bon vivre près de la plage. Le bronzage, qui correspondait précédemment aux gens ordinaires, avait été mis à la mode par Coco Chanel et faisait partie des privilèges de ceux qui avaient le temps de paresser sur la plage, allongés dans des fauteuils transatlantiques.

Les grands-parents de Diane De Keyzer vivaient également au bord de la mer. Non pas en tant que propriétaires de villas prestigieuses, mais en tant que bonne et servante. Ils ont dû travailler dur. Diane raconte magnifiquement à quoi ressemblaient leurs étés sur la côte à l'époque. Jusqu'à ce que la Seconde Guerre mondiale détruise à nouveau le magnifique littoral.

Aujourd'hui, seuls les buildings sont visibles, serrés les uns à côté des autres en un mur inesthétique et sans verdure qui ombrage la digue. Il ne reste que la nostalgie de ce qui existait autrefois…